À la découverte: La bibliothèque du Code civil de la province de Québec

Par: George Yeryomin, étudiant à la Faculté de droit de l’Université McGill, assistant de référence à la Bibliothèque Gelber

Le droit civil en tant que tradition juridique s’étend sur plus de deux millénaires et demie d’histoire depuis la fondation de Rome, et ses principes et sa doctrine se trouvent contenus dans un grand nombre de lois et écrits monumentaux : les lois royales, la Loi des XII Tables, la codification monumentale de l’empereur Justinien, dont est issu le jus commune européen, élaboré et enrichi continuellement par tant d’œuvres et commentaires de jurisconsultes illustres, qui a subsisté pendant des siècles en tant que système de droit vivant jusqu’aux codifications nationales récentes (au XIXè siècle). La multitude des écrits formant la tradition et la doctrine civiliste est donc énormément riche et nombreuse. Mais cela veut-il dire que ces ressources doctrinales ne sont qu’accessibles à un nombre très limité de chercheurs? Bien au contraire, il y a une façon assez simple d’avoir accès aux extraits les plus pertinents de anciens docteurs et jurisconsultes qui ont servi de sources pour les compilateurs du Code civil, dont la lecture peut être d’une grande utilité pour comprendre le raisonnement derrière les règles expliquées de façon assez succincte par les codificateurs. Car il faut se le rappeler, le droit civil n’est pas issu du code, mais plutôt le code est l’expression synthétisée du droit civil.

La méthode que l’on vous propose comporte deux étapes, et aura pour but de vous faire découvrir une œuvre monumentale de la doctrine civiliste québécoise du XIXè siècle, La bibliothèque du Code civil de la province de Québec par Charles-Chamilly de Lorimier et Charles-Albert Vilbon1.

Première étape : trouver la concordance entre le CcQ et le CcBC
Une des façons de le faire est sur le site du CAIJ : https://elois.caij.qc.ca/CCQ-1991

Entrez l’article à propos duquel vous faites la recherche. La page consacrée à cet article vous indique l’équivalence dans le Code civil du Bas-Canada, s’il y en a une.

Dans l’exemple ci-dessous, nous cherchons les sources de l’art 1401 CcQ :

Une autre façon de trouver l’équivalence est d’aller voir l’édition Wilson-Lafleur du CcQ. En bas du texte de chaque article, l’article équivalent au CcBC est donné, s’il y en a un. Sinon, il y a aussi une table de concordance qui offre la concordance pour chaque article du CcQ.

Voici la même démarche à propos de l’art 1401 CcQ dans l’édition Wilson & Lafleur :

Veuillez noter que l’édition Yvon Blais n’offre pas la concordance en dessous du texte de chaque article du CcQ, et la table de concordance à la fin est classifiée selon l’ordre des articles du CcBC, ce qui rend la recherche un peu plus compliquée si notre point de départ est le CcQ.

Deuxième étape : trouvez l’article du CcBC dans La bibliothèque du Code civil
L’ouvrage auquel l’on fait référence est La bibliothèque du Code civil de la province de Québec par Charles-Chamilly de Lorimier et Charles-Albert Vilbon, qui est accessible dans son entièreté sur le site de la bibliothèque de McGill: https://www.library.mcgill.ca/hostedjournals/civilcode.html

Non, La bibliothèque du Code civil n’est pas une bibliothèque au sens propre, mais un ouvrage s’étendant sur plusieurs volumes contenant les autorités et les sources utilisées par les codificateurs pour chaque article du CcBC, allant des lois romaines en passant par les grands jurisconsultes français comme Du Moulin, Pothier, et plusieurs autres, terminant par les nouveaux codes, celui de Napoléon et celui de la Louisiane. Ainsi, cet ouvrage est une mine d’or servant de lien entre la tradition civiliste millénaire et le droit civil contemporain.

Pour vous faciliter la recherche à travers La bibliothèque du Code civil, voici une liste de tous les articles du CcBC contenus dans chacun des volumes de La bibliothèque :
• Vol 1 : 1–122
• Vol 2 : 123–307
• Vol 3 : 308–466
• Vol 4 : 467–565 (début)
• Vol 5 : 565 (suite)–718
• Vol 6 : 719–857
• Vol 7 : 858–1026
• Vol 8 : 1027–1149
• Vol 9 : 1150–1265
• Vol 10 : 1266–1384
• Vol 11 : 1385–1501
• Vol 12 : 1502–1603
• Vol 13 : 1604–1714
• Vol 14 : 1715–1809
• Vol 15 : 1810–1897
• Vol 16 : 1898–1975
• Vol 17 : 1976–2078
• Vol 18 : 2079–2196 (début)
• Vol 19 : 2196 (suite)–2233
• Vol 20 : 2234–2266
• Vol 21 : 2267–2277

Dans l’exemple ci-dessous, nous essayons de trouver les sources de l’art 993 CcCB (l’équivalent de l’art 1401 CcQ) dans La bibliothèque. Grâce à la liste ci-haut, on voit que cet article se trouve analysé au volume 7.

Les deux premières pages à partir d’où l’art 993 CcBC est abordé nous offrent un extrait du Digeste de Justinien (le signe « ff » signifie Digeste) et un extrait de Pothier. Dans les pages suivantes, on peut lire d’autres extraits tirés de Domat et un article du Code Napoléon.

Des questions ? N’hésitez pas à nous contacter : law.library@mcgill.ca.

1Charles-Chamilly de Lorimier et Charles-Albert Vilbon, La bibliothèque du Code civil de la province de Quebec (ci-devant Bas-Canada) : ou recueil comprenant entre autres matières, Montréal : Cadieux & Dérome, 1871-90.

Focus on: LITE Newsletter

Today we rediscovered Lite Newsletter, a newsletter published between 1968-1974 by the Office of the Judge Advocate General of the United States Air Force. After it was found, we decided that it was too rare of an item to keep in our regular journal collection, and so moved it into our rare book collection to ensure preservation (McGill owns volumes from 1970-1974). The content was so unique and interesting, we thought we would share a little bit about the newsletter and its contents!

Lite Newsletter was a newsletter dedicated to sharing news about the LITE System, a computerized information retrieval system for legal research that was developed by the Air Force and which provided search service to government agencies in the United States. LITE, which stands for Legal Information Thru Electronics, seems to have been a game changer in legal research in the Department of Defense in particular, saving “countless hours of manual research”.  Run by a staff of attorneys, LITE was meant to help lawyers deal with the “information explosion” of the time. The LITE attorneys were trained in building effective queries for the LITE system to run. Based on descriptions of the search functions, it looks like LITE attorneys were essentially researchers who were particular adept at using Boolean and proximity operators (!).

LITE included many databases, including the United States Code, decisions of various boards and tribunals, published and unpublished international law agreements, and extensive regulatory material. The LITE Newsletter would keep government lawyers up to date with new additions to the databases, interesting and common LITE searches, and more. Eventually, a library was built with these searches, to save “computational time” on urgent requests that effectively repeated a previously completed search.

In one issue of the newsletter, a list of potential explanations for not using LITE were enumerated. Particularly entertaining reasons included:

2. Dreamed of the possibility of computerized research, but didn’t know that it was feasible.
9. Didn’t realize the breadth and depth of a computer-produced research report. Didn’t realize that some problems which may have been impossible to research manually can now be researched by the computer.
12. Does not trust any kind of research prepared by a machine.

Other explanations might resonate with fellow librarians today:

5. Was afraid, or at least nervous asking for information on the system.
6. Didn’t believe that LITE data bases were relevant to the user’s problems, however, didn’t bother to inquire.
7. Satisfied with manual research techniques.

One issue of the newsletter also goes into the importance of using computers for research: “The computer is the only tool of technology that can store, manipulate and retrieve data of any kind in many different and general ways […] It is the most powerful tool ever available to man and to society.”

It is interesting to note how far we have come with computer-assisted research, and yet sometimes, our struggles remain the same. “Information explosion” is now known as “information overload,” and is one of the most significant challenges of the Digital Age. People may now be comfortable with researching using traditional databases, but when artificial intelligence is thrown into the mix – for instance, with new document analyzers – there is increasing skepticism. Finally, students continue to struggle with library anxiety, and librarians continue to put significant efforts into library outreach.

The LITE Newsletter is available by consultation only, Mondays to Fridays, from 9am-5pm.

  • Lite service for government agencies

Beauty of Book Covers

We are not supposed to judge the books by their covers, but we cannot help admiring their beauty and the skills and quality of the workmanship of the book binders who created them hundreds of years ago. Book covers are an intrinsic part of the readers’ experience that can be used by the book producers or book owners to enhance the appeal or the importance of their contents, to market the book to a specific category of readers, or to produce a desired impression on visitors browsing the contents of a private library. These are some stunning examples from the Law Library’s rare books collections:

Corpus juris civilis (1612) in wooden boards, brown embossed calf leather, with fragments of clasps and metal corner-pieces.

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Collection of 16th century pamphlets bound in vellum manuscript waste

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Volumen parvum (Corpus juris civilis) (1588) in embossed pigskin

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Manuscript Institutions au droit françois (1715) in 18th century marbled paper

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Trois livres du domaine de la Couronne de France (1613) in brown calf with gold ornaments

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Praxis criminalis (1678) in limp vellum

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Liber qvintvs receptarvm sententiarvm integer (1604) in contemporary vellum with embossed ornaments and red leather label on the spine

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Les six livres de la republique de I. Bodin, soft leather covers embossed with fleurs-de-lys, coats of arms of France, Polland, and Henry III

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Controversiarum juris libri tredecim (1678) in contemporary vellum with embossed ornaments

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Enchiridion: ov Brief recveil du droict escript, gardé et observé ov abrogé en France (1606) in brown calf with gold ornaments

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New Book Exhibit: Le droit en images: Faire rire, découvrir et apprendre

correct law and art posterImages and law – the first association between these two words that probably springs into your mind is the copyright law or cultural property law. However, the connection between law and visual art is more complex and manifold: hand-drawn sketches are still used to illustrate trials unraveling in courtrooms; lawyers are one of the most favourite and rather easy targets for the cartoonist around the globe; while legal books, law firms, and law libraries are filled with the stern looking portraits of be-wigged and be-robed judges and barristers…

The upcoming exhibit illustrates yet another facet of the relationship between law and an image: the use of visuals in legal books to illustrate, explain, and discuss law and legal concepts. This tradition dates back to the early days of legal literature, with the lavishly illuminated manuscript of Sachsenspiegel being one of the most known examples. To help you dispel the winter blues and the gloom of your impending mid-terms, the exhibition Le droit en images mostly showcases the books that use the imagery to explain and talk about law in a rather light-hearted and humorous way.

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New acquisition: Vocabvlarivm ivrisprvdentiae romanae (1718)

 vocab 3 3 We are happy to welcome a new addition to our Wainwright Collection: Vocabvlarivm ivrisprvdentiae romanae. It is a wonderful example of an early eighteenth century hand-written legal vademecum. The dictionary is a quick and simple reference guide to the principle terms and concepts of Roman civil law. It is written in fine hand, arranged alphabetically, and has foldable margins to facilitate the marking of places. The book covers all the principle aspects of civil law from inheritances and property rights through to contracts and martial law. It includes also a section on Juris primordia, on the structure and development of the Corpus Iuris Civilis. vocabThis dictionary was compiled by a 18th century lawyer, possibly a member of the Anyot family as it has a note on the front paste-down “dominus Anyot eques, 1718.” It is known that members of this Huguenot family were active as doctors, lawyers, and watchmakers in the later part of the seventeenth century in France, but after the revocation of the Edict of Nantes, many of them left France to move to England. The dictionary is a beautiful example of a “18th century pocket reference book” bound in contemporary calf, with gilt spine decorated with raised bands. It is in a well-preserved condition with just some moderate rubbing to extremities, chipping to spine ends, and somewhat worn corners.vocab 2

New Additions to our Digitised Collection

  • The Law Library continues to work on enlarging our collection of digitised books from our rare and special collections. These are some latest additions that eloquently illustrate the breadth and depth of our collections:
  • The compleate copy-holder, wherein is contained a learned discourse of the antiquity and nature of manors and copy-holds … Necessary, both for the Lord and Tenant: Together, with the form of keeping a Copy-hold Court and Court-Baron / Edward Coke, 1644.StreamGate3 7

Do not be deceived by the title of this book authored by nobody else but famous, Sir Edward Coke (1552 – 1634). StreamGate3 9It has nothing to do with copies as we understand them now. According to Britannica, “copyhold, in English law, a form of landholding defined as a ‘holding at the will of the lord according to the custom of the manor.’ Its origin is found in the occupation by villeins, or nonfreemen, of portions of land belonging to the manor of the feudal lord. In 1926 all copyhold land became freehold land, though the lords of manors retained mineral and sporting rights.” Until 1926, manors themselves were freehold property, and were bought and sold between major landowners, while smaller landholdings within manors were held by copyhold tenure, while the land was technically owned by the Lord of the Manor. StreamGate3 5The term ‘copyhold’ originates from the custom when the official record of the copyhold on landholding was written up in the manorial court rolls and an official copy of the court roll entry was made for the tenant as their proof of title. This particular copy is especially interesting because printers’ waste (unused pages printed for other book) have been used as end papers.

  • Collection of legal documents relating to a lawsuit by Francis Rybot against Pierre DuCalvet, in the Court of Common Pleas, Province of Quebec, District of Montreal, 1783-1786.

StreamGate1 6This uninviting title is in fact an illustration to a less-known episode of the life of one of the famous figures of the Québec history. The digitised manuscript documents are related to the court case against Pierre DuCalvet, who was a Montreal trader, justice of the peace, epistle writer, author of the famous Appel à la justice de lÉtat, and passionate advocate of the reform of justice and constitutional system in Québec. The full biography of Pierre DuCalvet can be found in the Dictionary of Canadian Biography.

StreamGate 7Ce livre est le récit romancé des méfaits, vols, sacrilèges et meurtres d’une bande de brigands qui a terrorisé la ville de Québec et ses environs de 1834 à 1837. Vous pouvez trouver plus d’information sur la bande des Chambers ici. According to the Dictionary of Canadian Biography, this work by François-Réal Angers was considered “one of the most readable and widely circulated books of the first half of the 19th century in Canada.”  It was published in several monograph editions in 1834, 1867, 1880, and 1969, serialised in at least three newspapers, and  translated into English in 1867 as The Canadian brigands; an intensely exciting story of crime in Quebec, thirty years ago!

  • A declaration of His Majesties royall pleasure, in what sort he thinketh fit to enlarge or reserve himself in matter of bountie / James I, King of England, 1897.

StreamGate 4 7This book is a facsimile reprint produced by the British Museum in 1897. The original was published in 1610. This declaration was issued by James I (1603-1625) as a clarifying statement concerning granting of monopolies following the grievances expressed in and by Parliament. The culmination of this discussion was adoption of the Statute of Monopolies 1624, 21 Jac 1, c 3, one of the key texts in the history of patent law. You can read more on the 1624 Statute of Monopolies in this article ‘Generally Inconvenient’: The 1624 Statute of Monopolies as Political Compromise. 33 Melb U L Rev 415 (2009).

And some more books…

  • A letter to Henry Warburton, Esq. M.P. upon the emancipation of the Jews / Basil Montagu, 1833.StreamGate 5 9
  • The work of a faculty of law in a university (An annual university lecture delivered by Frederick Parker Walton, the Dean of the Faculty of Law, and Professor of Roman Law at McGill University), 1898.StreamGate 6 3
  • A guide for constables, churchwardens, overseers of the poor, surveyors of the high-ways, treasurers of the county-stock, masters of the house of correction, bayliffs of mannors, toll-takers in fairs, &c. A treatise briefly shewing the extent and latitude of the several offices, with the power of the officers therein, both by common law and statute, according to the several additions and alterations of the law  / George Meriton, 1679.StreamGate 5 1
  • Index professionnel des avocats, notaires, protonotaires régistrateurs, shérifs, huissiers, médecins, pharmaciens, dentistes, architectes, arpenteurs, ingénieurs civils, et médecins vétérinaires de la province de Québec, 1894.StreamGate9 1

StreamGate9 44

 

Quid Novi Archives are Online!

This summer, the McGill library has been hard at work digitising historic McGill student newspapers. Now the project is completed, and the digital versions are accessible online at the Internet Archive. This extensive digital collection currently includes over 10,000 issues from various McGill student publications including The Fortnightly, The McGill Outlook, Le Délit, The McGill Daily, Quid Novi, The Dram and the Failt-Ye Times.  As you can see, our beloved Quid was also part of this massive effort. You can access the full archives of Quid Novi 656 issues here:

Good reading to everybody!

Une nouvelle acquisition : Le code Henry IV … avec des violettes.

Grace à la générosité du Wainwright Fund, qui attribue chaque année un budget destiné au développement et élargissement de la collection de notre bibliothèque dans les domaines du droit civil non-québécois, nous avons ajouté un nouveau livre rare à la Collections Wainwright :

  • Le code du très-chrestien et très-victorieux roy de France et de Nauarre, Henry IIII : Du droit ciuil iadis descrit, & à nous delaissé confusément par l’Empereur Iustinian & maintenant reduit & composé en bon & certain ordre, avec le droit ciuil de la France, contenant trente & vn liures / par M. Thomas Cormier …

photo 2L’auteur, Thomas Cormier (c.1523-1600), a été un historien et jurisconsulte français et un président en l’échiquier d’Alençon. Son Code Henry IV n’est pas un recueil d’ordonnances du souverain comme le Code Henry III, qu’on détient aussi dans notre collection, mais un traité de droit civil où l’auteur compare le droit romain et le droit civil français. L’ouvrage, destinée aux étudiants et praticiens de droit, est une synthèse du droit romain de Justinien qui selon l’auteur “à nous délaissé confusément par l’Empereur Justinien et maintenant réduit et composé en bon et certain ordre” auquel Cormier a ajouté du droit  français et plus précisément du droit français tel qu’il a été suivi en Normandie. Le traité a été rédigé d’abord en langue latine (1602) et traduit en français en 1603.

photo 5 photo 3L’exemplaire récemment acquis pour notre bibliothèque est notable par sa rareté (à notre connaissance il y a une seule copie identique de cette édition recensée dans la bibliothèque de l’université de Gand). Cette édition imprimée en 1615 à Rouen par Jean du Bosc est en toute évidence la reproduction non-autorisée de l’édition publiée en 1608 par Jean Arnaud. Jean du Bosc a copié non-seulement le texte mais aussi toute la typographie de l’ouvrage d’Arnaud et même sa marque d’impression  (Arion sur un dauphin) en mettant toutefois son propre nom sur la page titre et faisant une omission prudente de la mention de privilège. Malgré des multiples petits travaux de vers, essentiellement marginaux et affectant seulement légèrement le texte, le livre est en bon état de conservation : il a préservé sa reliure de l’époque pleine basane marron avec le dos à cinq nerfs orné aux motifs floraux dorés.

photo 1Pourquoi le Code Henry IV avec des violettes demanderiez-vous ? Parce que ce livre a conservé des traces charmantes d’un de ses lecteurs sombrés dans l’oubli, quatre violettes pressées et séchées entre ses pages, marquant peut-être la section que ce lecteur anonyme a contemplée plus longtemps et plus pensivement que les autres parce que selon Ophélie, « des pensées, [sont] en guise de pensées ».

New Additions to our Digitised Collections: Law Exams from 1861-1896 and Mooters Scrapbook from 1915-1916

We all know that e-exams for the past years are not available for the faculty of law. Not to exactly fill this gap, but to at least provide you with an insight into how the exams looked like for the 19th century McGill law students, we have digitized a volume from our Rare Books Collection that gathers the examination questions for the years 1861-1896. You can find there for example, the questions for the sessional examinations on the Civil Code for the second and third year students that were held on Tuesday, March 5th, 1872.

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Another glimpse into the student life of the days bygone is allowed by the scrapbook made by law students preparing for moot completion in in 1915-1916. The book contains handwritten accounts of the meetings, clippings from contemporary newspapers, a typewritten case Brown vs. Jones assigned to the students and the moot court decision.

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Both books are now available for viewing and downloading via WorldCat:

Examinations: http://mcgill.worldcat.org/oclc/893611291

Reports of moot trials: http://mcgill.worldcat.org/oclc/893611839

Law Rare Books: Wainwright Collection (Nouvelles Acquisitions)

vaud 2Grace à la générosité du Wainwright Fund, qui attribue chaque année un budget destiné au développement et élargissement de la collection de notre bibliothèque dans les domaines du droit civil non-Québécois, nous avons ajouté deux nouveaux livres rares à la Collections Wainwright :

  • Cours ou explication du coustumier du pays de Vaud/ fait par Gabriel Olivier l’ainé.  Lausanne : Frédérich Gentil, MDCCVIII [1708]
  • Remarques sur les loix et statuts du Pays de Vaud / par J. Francois Boyve.  A Neuchâtel : Chez les éditeurs du Journal helvétique, MDCCLVI [1756]

vaudLes deux ouvrages publiés au XVIIIe siècle sont consacrés au droit coutumier et statutaire du Canton de Vaud (appelé autrefois le Pays de Vaud) de l’époque d’avant le Code Civil suisse federal.  Ces livres sont plus qu’un monument ou un vestige de l’histoire du droit disparu il y a longtemps, car malgré l’adoption d’un droit prive commun à toute la Suisse (Code Civil) en 1907, des subsistances des coutumes locales persistent, d’ailleurs avec l’autorisation du celui-là : “À défaut d’une disposition légale applicable, le juge prononce selon le droit coutumier” (article 1, alinéa 2 du Code civil suisse).

Les livres sont aussi notables par leur aspect physique et représentent un intérêt en tant que les artefacts dévoilant les pratiques bibliophiliques du passé. Remarques sur les loix est un volume parfaitement préservé et somptueusement relié en plein cuir rouge sang d’époque avec les filets dorés sur les plats, des fleurons et filets dorés au dos à 7 nerfs et les tranches avec un décor très original et riche en bleu paon. Par contre, Cours ou explication du coustumier est un ouvrage d’une apparence simple et visiblement insignifiante avec les pages non-ébarbées, ce qui veut dire avec ses marges conservées et non-égalisées, relié modestement en cartonnage d’époque non-coloré et sans aucun ornement.

Ce contraste frappant est un témoignage d’une étape de l’histoire de l’imprimé : avant l’introduction de la fabrication mécanisée des livres au milieu du XIXe siècle la majorité des livres ont été vendus soit sans aucune reliure, comme cahiers des feuilles pliées, non-cousues et non-coupées, soit avec les reliures très rudimentaires en papier ou en carton. En achetant un livre, le client commandait la reluire permanente chez le vendeur, qui était parfois en même temps l’éditeur et le relieur, sinon chez un autre relieur préféré. Évidemment, Remarques sur les loix aurait appartenu à un bibliophile ou un avocat prospère qui a pu se permettre de l’avoir relié de cette façon assez luxueuse. Le choix de reliure n’était dicté que par sa vanité et ses moyens : un ouvrage pouvait être décoré avec les dorures et les armoiries, relié en peau de vélin, en maroquin, en daim ou en agneau velours, en chagrin, en basane, en tissue, ou en papier coloré. Ainsi, la majorité des livres de l’époque ont survécus jusqu’à nos jours non dans l’état comme ils avaient été vendus mais avec une reliure et une apparence générale façonnée par les gouts d’un de leurs propriétaires. En conséquence, les livres qui, comme c’est le cas du Cours ou explication du coustumier, ont conservés leurs modestes emballages d’origine sont assez rares et font un bel ajout à toute collection.